mardi 27 février 2018

LA RUE ETAIT SA MAISON



Il avait prit son chien dans ses bras

Afin qu'il ne prenne pas froid
La rue était sa maison
Son chien son seul compagnon


Tous les jours assis sur le trottoir
Il faisait la manche sans honte
Avec la monnaie tous les soirs
Il achetait à manger sans acompte
Il partageait avec son chien
Le peu qu'il pouvait récolter
Il pensait toujours au lendemain
Aux gens et à leur générosité
Chaque jour pour lui était un combat
Il supportait les regards méprisants
De ceux qui ne comprennent pas
Qu'un chien pouvait être attachant
Il avait pris son chien sous son manteau
Pour le protéger d'une nuit hivernale
Emmitouflé tous deux dans ses oripeaux
Il s'est réveillé, entouré d'un linceul virginal
Ce matin là par un froid glacial
Son chien comme à l'habitude
N'a pas bougé en aboiements jovials
Il était décédé dans la sérénitude
Il l'avait serré si fort
Bien caché sous son vieux manteau
Qu'il ne semblait pas être mort
Et là, il le pleurait à gros sanglots
   @K.S.A - 27-02-18 - 40-19
ISBN - 978-2-9546750

mardi 6 février 2018

COMME UN LOUP


Des mots griffonnés et jetés
Sur du papier mat ou glacé
Tous les mots qu'on dit sans parler
C'est en silence que j'ai appris à hurler

Pourtant j'aurais voulu comme un loup
Pouvoir hurler à la lune
Tandis qu'au bout du monde un autre loup
Aurait hurlé comme moi son infortune

Des mots juste là sur un brouillon
Qui bondissent et sortent de mon esprit
Tous ces mots serrés comme un bâillon
Bien trop souvent me réveillent la nuit

Pourtant j'aurais voulu comme un loup
Être libre et courir à travers bois
Sans m'occuper d'un garde fou
Afin de traquer ma proie

Comme on traque les mots parfois
De ceux qui font rire ou pleurer
Laissant vagabonder mes émois
Cela me donne souvent à penser

Comme un loup mon instinct
Prend bien souvent l'avantage
Dans ma tanière jusqu'à demain
Tous mes mots resteront en cage

@K.S.A - 06.02.18 - 40-16
ISBN - 978-2-9546750



Il voit la neige pour la première fois...












dimanche 4 février 2018

ASSEZ FRUSTRANT


Nous avons presque toutes & tous approché une personne atteinte du cancer, aussi aujourd'hui à l'occasion du centenaire de la recherche contre le cancer, j'ai écrit ce texte... Celles & ceux qui ont été dans la situation se reconnaîtront ! Kaki

Le texte s'intitule :


ASSEZ FRUSTRANT
C'est vraiment assez frustrant
Lorqu'on est une femme active
De se retrouver un moment
Sans pouvoir prendre d'initiatives
Le corps coincée par la maladie
Empâté par des médocs
Qui nous arrive dans la vie
En pleine gueule comme un électrochoc
Alors chaque jour on se bat
En s'accrochant à ce que l'on peut
Même si parfois on ne croit pas
Qu'on pourra un jour aller mieux
Il y a les instants de doutes
Et ceux de franche rigolage
Lorsqu'on pense qu'on est absoute
C'est à nouveau la dégringolade
Qui va de radios en prises de sang
De séances de rayons ou de chimio
On a des malaises tout le temps
Des nausées qui nous tordent les boyaux
Il y a la douleur insupportable 
Celle qui fait nous replier sur soi
Et cette fatigue insurmontable
On se sent toujours aux abois
Puis un jour on nous annonce
Un semblant d'amélioration
On veut savoir les réponses
Sans risquer une ablation
Celle d'un utérus ou d'un sein
Qui font que nous sommes femmes
Tout à coup on se sent bien
La vie ravive enfin sa flamme
Et puis tout reprend sa place 
La rémission est pour un temps
On profite de ce faible espace
Même si c'est assez frustrant

                          @K.S.A – 04.02.18 – 40-15
ISBN - 978-2-9546750

TOI QUI CROIS



Toi qui crois la faucheuse arrivée
Qui crois que ta dernière heure a sonné
Écoutes moi l'ami ce n'est pas le moment
Le glas n'a pas sonné dans le firmament
Vois-tu ce n'est pas en gommant
La délivrance dans l'instant
La mort tu ne dois pas l'appeler
Seul Dieu décide de la suite à donner
C'est vrai que tu te sens moribond
Ta vie en sursis comme un oisillon
Ta maladie dans l'espace suspendue
Le mal et le bien te sont confondues
Toi qui crois que ton heure est la dernière
Ne regardes plus jamais en arrière
Ne regrettes pas les erreurs du passé
Où les moments où tu as pu te distinguer
Ta vie a toujours été miséricorde
Sans jamais semer de discorde
Tu t'es adapté à tous les changements
Faisant face à tout humblement
Alors ne crois pas que c'est toi qui décides
N'appelles pas la mort comme un suicide
Acceptes l'épreuve qu'il t'impose
Celle dont tu ne connais pas la cause
Toi qui crois que tu vas mourir demain
Ton destin est inscrit sur le grand parchemin
Celui qui a été écrit par le grand créateur
Une maladie n'est pas le signe annonciateur
D'une fin prochaine telle qu'on l'attend
Puisqu'on ne sait pas comment
Dieu a décidé de notre sortie
Seulement le jour que lui a choisit
@K.S.A - 03.02.18 - 40-14
ISBN - 978-2-9546750